Ce livre est sorti il y a déjà un moment, et il a fait pas mal de bruit sur les réseaux. La couverture m’a tout de suite attirée, bien sûr, avec son inspiration médiévale, et l’idée d’avoir une réécriture de conte me plaisait assez. Mais ma PAL était déjà trop fournie pour que je m’y consacre au moment où je l’ai acheté et je l’ai un peu oublié. MAIS, avec la sortie du tome 2 dans quelques jours, je me suis dit qu’il fallait vraiment que je m’y mette. Alors, est-ce que ça valait le coup d’attendre ?
L’autrice
Née en 1995, Aude Ziegelmeyer passe son adolescence sous le joug des problèmes de santé. Mais qu’à cela ne tienne ! Lorsque le corps emprisonne, les livres libèrent. Les livres et la passion du dessin qui l’incite à entreprendre des études en art.
Diplômée d’un master d’écriture sur la création contemporaine, au sein duquel elle étudie les modifications corporelles comme outils de revendications sociopolitiques et de construction identitaire, elle achève son premier roman en même temps que son mémoire.
Tout en jonglant avec son travail d’illustratrice sous le pseudo crimson.spine et celui de secrétaire de rédaction, elle préfère alors emprunter la voie des contes plutôt que celle du doctorat. Ses histoires mettent en scène des héroïnes ayant un penchant pour la chair fraîche et le sang chaud, dans des univers inspirés par son Alsace natale.
Quatrième de couverture
AU COEUR DU ROYAUME DU RONCEVAUX SE CACHE LE PALAIS D’OR. VÉRITABLE ÉCRIN ENTOURÉ D’UNE FORÊT SURNATURELLE,
IL RENFERME LES DEUX JOYAUX DE SON ROI : UN ÂNE ENCHANTÉ ET LA PRINCESSE BLANCHE D’IVRÉE.
Cloîtrée derrière les murs dorés qui l’ont vue naître, Blanche passe ses journées hantée par les souvenirs de sa défunte mère. Lorsque son père lui annonce son projet de se remarier à la suite du bal donné pour l’anniversaire de la jeune femme, celle-ci comprend qu’il a renoncé à faire d’elle son héritière. Le roi compte d’ailleurs profiter des festivités pour la présenter à Armand Meslay, le fils de sa plus grande rivale.
Cette alliance pourrait empêcher la guerre qui s’annonce entre leurs royaumes. Blanche n’a que peu de temps si elle veut convaincre son père qu’elle est aussi sage que l’était sa mère, et donc digne de lui succéder. Elle ne voit ni la folie qui embrase les yeux de ce dernier, ni l’adoration qui illumine le regard de celui que la cour surnomme le « Fou du roi ».
Rattrapée par les effroyables secrets que dissimule le souverain, la princesse d’Ivrée est prête à tous les sacrifices pour échapper au piège implacable qui se referme sur elle. Jusqu’à conclure un pacte magique. Or, dans une tour oubliée du Palais, une fée enfermée depuis des années attend son heure. Celle de la vengeance.
Mon avis 🚩spoilers🚩(TW violence de toute sorte)
Eh bien oui ! Ca valait le coup d’attendre, et le bruit que le livre a fait à sa sortie était mérité.
Je connaissais le conte de Peau d’Âne (qui est le fil directeur de ce roman) à travers le film de Cocteau, et j’en avais un souvenir assez flou. Outre les décors et les costumes mêlant moderne et ancien, je me souvenais d’une histoire très glauque : un roi qui fait sa fortune sur l’or que ch1e son âne, une fée maline et jalouse prête à tout pour récupérer sa baguette, puis une histoire de mariage incestueux.
Autant dire que dans ce tome 1 de Peau d’Âme, tout y est. Tout. L’âne, la fée, le mariage. Et j’ai été aussi émerveillée qu’épouvantée de lire la version d’Aude Ziegelmeyer.
C’est un roman choral qui donne le point de vue de Blanche, l’héroïne de cette histoire, mais également de Roland et du Fou, les personnages qui ont le plus de liens avec elle, qu’ils soient évidents ou non. Etrangement, je ne me souviens pas qu’ont ait le point de vue de Margot, qui est pourtant le deuxième personnage féminin du récit.
Dark fantasy
Oui, on peut clairement dire que c’est un roman de dark fantasy. Que ce soient les sujets traités ou les scènes de violence, le récit est sombre. Il n’y a qu’à choisir : abus de confiance, violence physique et mentale, trouble de l’alimentation, dysmorphie, inceste, combats sanglants…
Car le Roi est un homme malade, abusif et violent. Il brise sa fille en abusant de sa confiance, en l’affamant, en lui faisant du chantage. Et pour finir, il va jusqu’à vouloir l’épouser. Et tout ce que vit Blanche provoque une rage destructrice et inextinguible en elle. Elle s’y abandonne, n’hésitant pas à faire couler le sang.
Cependant, l’histoire contient des touches de lumière et d’espoir.
La lumière, ce sont les cousines de Blanche, dont Margot, qui lui sert d’ancre et apaise la bête en elle. C’est aussi le peuple de Ronceveau qui, certes, se fait massacrer, mais qui donne un but à Blanche.
Eh dans tout ce chaos, il y a aussi de la romance. Très légère, plus suggérée qu’autre chose et pour le moment à sens unique, mais déjà si intense. J’ai tellement hâte de lire la suite !
Le décor
Entre les palais, les jardins, la campagne et la forêt, j’ai eu l’impression de voyager. Je ne me souviens pas d’avoir lu des descriptions interminables et pourtant, j’ai une image très vive des différents lieux que visitent les personnages.
Les autres contes
Là, je fais une petite aparté, car non, je ne pense pas que Peau d’Âne soit le seul conte qui ait été utilisé ici.
Je m’avance peut-être, mais voici ceux qui me viennent en tête :
- Le Petit Chaperon Rouge/La Belle et la Bête (Margot au manteau rouge et la Bête dans laquelle est emprisonnée Blanche)
- Rose Rouge et Neige Blanche avec un sacré twist (la Reine d’Aragos et la mère de Blanche)
- La Belle aux Bois Dormants (les trois fées qui donnent chacune un don à la princesse et la dernière qui la maudit)
- Raiponce (la fée dans la tour)
Et il y en a certainement d’autres…
Mention spéciale
Mention spéciale pour le Fou. Voilà. C’est dit.
Son personnage est tragique, insaisissable, mystérieux et pourtant si attachant… J’ai vraiment envie d’en savoir plus sur lui, parce que tout le long du récit, plein de petits détails ont été semés dont je ne sais pas trop quoi faire.
Comment dire que j’ai hâte de lire le tome 2 ?
Conclusion
Le décor est palpable, les personnages sont complexes, attachants et haïssables. Peau d’Âme est un récit bouleversant et tellement riche que je pourrai encore en parler durant des pages et des pages. Je n’ai pas tout de suite su s’il m’avait plu, mais l’histoire a eu du mal à me quitter, ce qui, chez moi, est généralement le signe d’un coup de cœur.
Voilà mon avis sur le tome 1 de Peau d’Âme, Les Lilas du Roi. La première boucle est bien bouclée, et donne plus que tout envie de lire la suite. J’ai hâte !
Sur ce, je vous dis à très bientôt !
